D’après la dernière édition de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale qui vient de paraître¹, la production de miel en France en 2022 est estimée à 31 387 tonnes, dont 15,6 % en apiculture biologique.

Il s’agit de la deuxième meilleure année de production depuis 10 ans après 2020. Toutefois, cette bonne production est contrastée par une forte disparité entre le sud et le reste de la France. Par rapport à l’année précédente, les régions du nord et du centre de la France ont enregistré des hausses de production importantes, à l’inverse les régions Corse et Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont enregistré une nouvelle baisse des volumes produits, tandis que les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine ont enregistré de faibles hausses de production.

De manière générale, les régions du sud de la France ont connu des conditions climatiques défavorables à la production de miel tout au long de la saison apicole (gel au printemps et sécheresse en été), alors que celles du nord ont pu bénéficier d’un printemps propice à la production de miel. Cela se perçoit dans les miellées les plus produites, qui sont plutôt réalisées au printemps (colza, acacia, toutes fleurs de printemps). Les apiculteurs français mettent en pot plus de la moitié des volumes de miel et continuent à privilégier le canal de vente en direct.

ADA France et InterApi se réjouissent de constater que les données fournies par cet observatoire publié par FranceAgrimer concordent avec l’estimation annuelle pilotée par ADA France à la fin d’octobre 2022². Les deux partenaires soulignent la qualité du travail accompli dans le cadre de ce projet mis en place pour la première fois en 2021. Ils souhaitent ainsi pérenniser dans le temps leur évaluation de la production annuelle de miel à la fin d’octobre, en mettant l’accent sur l’amélioration continue de la méthodologie et l’analyse des facteurs susceptibles d’influencer les résultats, dans le but d’atteindre une précision toujours plus élevée.

Les données de l’observatoire permettent également de voir que la production de gelée royale reste stable, avec une production 2022 estimée à 3 727kg, dont 84 % en apiculture biologique.

L’Observatoire permet aussi de mettre en avant la structure de la filière apicole : sur 62 744 apiculteurs³ seuls 9 % ont plus de 50 ruches. Les apiculteurs professionnels (à partir de 200 ruches) sont estimés à 4 %, toutefois, ils possèdent environ 57 % de ruches et produisent environ 63 % du miel français. Les apiculteurs de loisir sont plutôt âgés (entre 55 et 75 ans), tandis que la catégorie d’âge la plus représentée pour les apiculteurs professionnels est entre 40 et 44 ans.

Malgré une bonne production de miel en 2022, les élus d’InterApi et d’ADA France sont inquiets des conséquences du dérèglement climatique sur les exploitations apicoles. La situation est particulièrement préoccupante pour les exploitations du Sud de la France qui ont été fragilisées deux années consécutives. L’inquiétude sur la durabilité des exploitations apicoles en France est renforcée par le manque de visibilité sur les impacts de la réforme du système assurantiel et par la menace causée par les hausses de certaines charges de production en 2022, combinée à une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Les incertitudes sont grandes sur le niveau des ventes de miel depuis 2022, qui risque d’être encore plus impacté pour les miels biologiques.