Le cheptel des apiculteurs évolue tout au long de l’année. Certaines colonies perdent en performances et il faut alors changer les reines. Les apiculteurs subissent également des pertes de colonies qu’il faut alors renouveler.
Les apiculteurs réalisent des opérations de multiplication du cheptel pour maintenir un niveau de performance et renouveler les colonies de moindre valeur. Des essaims sont alors réalisés en auto-renouvellement, achetés à des producteurs d’essaims, ou encore parfois cueillis dans la nature.
Il existe différentes techniques pour réaliser les opérations d’élevage. Les essaims sont produits par division de colonies avec prélèvement de cadres de couvain, ou de paquets d’abeilles.
Les reines sont produites selon des méthodes basées sur l’orphelinage qui permettent l’élevage royal. Issues d’un travail de sélection génétique, ces reines s’accouplent en fécondation dirigée.
Certains apiculteurs pratiquent l’insémination instrumentale pour s’assurer des croisements réalisés dans une perspective de sélection.
Il existe différentes races d’abeilles avec des caractéristiques particulières, tant sur le plan morphologique que comportemental. Au fil des années, certains éleveurs se sont spécialisés dans les travaux de sélection génétique afin de permettre aux apiculteurs de travailler avec des abeilles adaptées au territoire, aux conditions climatiques mais aussi à leurs pratiques apicoles.
L’élevage est une activité exigeante en termes d’organisation et de planification des opérations, qui peut être rémunératrice (vente d’essaims de l’année ou hivernés, de paquets d’abeilles ou uniquement de reines fécondées).
Les reines, essaims et paquets d’abeilles sont des produits issus de l’apiculture, ainsi l’élevage est une activité économique de la filière apicole au même titre que la production de produits de la ruche plus classiques (miel, gelée royale, pollen et propolis).
Une reine : il s’agit de l’abeille qui permet, à travers ses hormones, la cohésion de la colonie. Elle est également la seule abeille à s’accoupler et donc à être capable de pondre des œufs fécondés se développant en abeilles femelles. C’est donc l’individu qui assure le renouvellement des générations d’ouvrières et ainsi la pérennité de la colonie. Elle est reconnaissable car plus grande et plus volumineuse que les autres abeilles de la colonie.
Un essaim : il s’agit d’un ensemble d’abeilles, avec une reine et du couvain (œufs, larves et nymphes qui deviendront des abeilles), qui est vendu sur des cadres. Il entrera en production après un développement suffisant.
Un paquet d’abeille : il s’agit d’un ensemble d’abeilles, avec ou sans reine, vendu sans cadre, pouvant servir à constituer des nouvelles colonies ou à renforcer des plus faibles.
En 2010, le marché des reines, paquets d’abeilles et d’essaims était estimé à 6,68 millions d’euros [1].
La part du chiffre d’affaires des apiculteurs générée par la vente d’essaims peut être assez importante (plus de 50%) tandis que celle générée par la vente de reines est assez basse et ne dépasse que rarement 10% [2].
De manière générale, les éleveurs français n’arrivent pas à répondre à la demande des apiculteurs français [3].
En 2018, la France a importé 292,84 tonnes d’abeilles vivantes pour une valeur d’environ 2,7 millions d’euros. Cela représente une augmentation d’environ 18% en masse et d’environ 14,5% en valeur par rapport à 2017. Selon les douanes, la quasi-totalité des importations provient des pays de l’Union européenne (99,9% du volume), principalement de Belgique et de Slovaquie [4]. Toutefois, ces chiffres sont surprenants pour des experts car les conditions météorologiques en Belgique ne se prêtent pas à un élevage massif et des pays comme l’Italie, la Grèce et l’Espagne, dotés de dizaines de structures d’élevage de reines et d’essaims n’apparaissent pas dans les données.
En 2018, la France a exporté environ 3 tonnes d’abeilles vivantes pour 25 000 euros, uniquement vers la Suisse. En 2019, la France exporte également au Royaume-Uni4.
L’élevage est une activité exigeante en termes d’organisation et de planification des opérations, qui peut être rémunératrice (vente d’essaims de l’année ou hivernés, de paquets d’abeilles ou uniquement de reines fécondées).
Les reines, essaims et paquets d’abeilles sont des produits issus de l’apiculture, ainsi l’élevage est une activité économique de la filière apicole au même titre que la production de produits de la ruche plus classiques (miel, gelée royale, pollen et propolis).
[1] Proteis +, Audit économique de la filière apicole française, 2012, 215p.
[2] FranceAgriMer, Audit économique de la filière apicole française, 2012. Les synthèses de FranceAgriMer n°1. 32p.
[3] GEM, ONIFLHOR, Audit de la filière miel, 2005, 67p.
[4] Ministère de l’Action et des Comptes Publics, le chiffre du commerce extérieur douanes et droits indirects, résultats pour le poste NC8 01064100, 2019 [en ligne]. [Consulté le 5 novembre 2019]. Disponible sur lekiosque.finances.gouv.fr