Les apiculteurs et apicultrices
Un·e apiculteur·rice s’occupe de ses colonies d’abeilles, fait en sorte qu’elles puissent élaborer des produits de la ruche et met ces denrées sur le marché.
Sa première mission est donc de s’assurer que ses abeilles se développent bien, c’est-à-dire qu’elles aient suffisamment de ressources alimentaires et qu’elles soient en bonne santé. Pour ce faire, il·elle peut être amené·e à changer les ruches d’emplacement (on parle alors de transhumance) afin qu’il y ait suffisamment de ressources mellifères autour pour subvenir aux besoins des colonies. Si cela n’est pas possible (on parle de période de disette), il/elle peut être amené·e à nourrir ses colonies à l’aide de miel ou de sucre (pratique inappropriée en période de production).
L’apiculteur·rice surveille l’état de santé des colonies et les aide à lutter contre les ravageurs et les maladies, notamment à l’aide de mesures prophylactiques.
L’apiculteur·rice se rémunère à travers la vente de produits de la ruche (miel, gelée royale, pollen, propolis) ou la réalisation d’activités apicoles (élevage et pollinisation notamment). Il·elle raisonne donc aussi son activité par rapport à une dimension économique, il·elle recherche un équilibre entre le bien-être de ses abeilles et la production de produits/services de qualité. Ainsi, il·elle va souvent élaborer son programme de transhumance en choisissant des emplacements qui vont lui permettre de produire des miels spécifiques (on parle alors de miellée) ou lui permettre de réaliser de la pollinisation pour un autre agriculteur.
L’apiculteur·rice est l’interface entre l’animal et le végétal : au fait des besoins et du fonctionnement de ses colonies d’abeilles, il/elle est aussi un·e fin·e connaisseur·se de l’environnement, dans son ensemble (conditions agro-climatiques, paysages, faune, flore…) et plus particulièrement de la physiologie des plantes (développement, période de floraison, fabrication de nectar, besoin en pollinisation…).
Son expertise et son savoir-faire portent aussi sur les produits de la ruche et leur production (comment produire au mieux et produire en respectant l’équilibre de ses colonies d’abeilles). S’il·elle fait le choix de maîtriser tout ou partie des étapes jusqu’aux consommateurs, il·elle peut également être amené·e à conditionner, mettre en valeur et vendre ses produits.
Véritable entrepreneur·se, et souvent chef·fe d’exploitation, l’apiculteur·rice est ancré·e dans le tissu économique local, il·elle participe au maintien de la biodiversité, à la création de valeur et à la cohésion sociale.
C’est un métier qui s’adapte à la saisonnalité des plantes et des abeilles. Ainsi, l’apiculteur•rice connaît une période d’activité intense d’avril à septembre et plus modérée d’octobre à mars.
Une des spécificités de la filière apicole réside dans la faible proportion de professionnels parmi les apiculteurs. Sur 62 744 apiculteur·rice·s déclaré·e·s en 2021, seuls environ 3,6 % sont des professionnels.
L’apiculteur·rice professionnel·le se caractérise par un statut social, fiscal et juridique :
Statut social : pour qu’un agriculteur soit affilié au régime agricole au titre d’une activité agricole, son exploitation doit atteindre l’Activité Minimale d’Assujettissement (AMA). Celle-ci est atteinte si :
- La superficie mise en valeur est au moins égale à une Surface Minimale d’Assujettissement (SMA),
- Le temps de travail nécessaire à l’activité est au moins égal à 1 200 heures par an ou, pour les cotisant·e·s de solidarité n’ayant pas fait valoir leur droit à la retraite, que le revenu professionnel est au moins égal à 800 SMIC [1].
Pour un·e apiculteur·rice, la SMA a été fixée à 200 ruches (125 en Corse) [2]. L’apiculteur·rice dont l’exploitation atteint l’AMA sera affilié·e au régime agricole et affilié·e à l’Assurance maladie des exploitants agricoles (AMEXA) et à l’Assurance pour les accidents du travail (ATEXA), il·elle sera alors considérée comme professionnel·le. S’il·elle ne l’atteint pas, il·elle est soit considéré·e comme un·e agriculteur·rice pluriactif·ve, soit comme un·e apiculteur·rice de loisir.
Généralement, s’il·elle possède entre 50 et 80 ruches, il·elle sera cotisant·e solidaire à la Mutualité Sociale Agricole (MSA), s’il·elle possède entre 81 et 199 ruches, il·elle sera en plus affilié·e à l’ATEXA, s’il·elle possède plus de 200 ruches, il·elle sera en plus affilié·e à l’AMEXA.
Tout·e apiculteur·rice doit déclarer annuellement ses ruches, de préférence en ligne via le formulaire électronique de déclaration de détention et d’emplacement de ruches (Cerfa 13995*04)
- Statut fiscal : d’un point de vue fiscal, un·e apiculteur·rice professionnel·le peut être au « micro-bénéfice agricole » (forfait) ou au réel (comptabilité analytique).
- Statut juridique : le statut juridique d’un·e apiculteur·rice professionnel·le dépend de ses choix. Il·elle peut être exploitant·e individuelle ou co-exploitant·e dans une société. [3]
Certains apiculteur·rice·s se regroupent au sein de coopératives apicoles afin de mutualiser les moyens pour produire, transformer et·ou vendre les produits de la ruche.
[1] Article L. 722-5 du Code rural (modifié par la loi n° 2014-1170 du 13/04/2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt)
[2] Arrêté ministériel le 18 septembre 2015
[3] Évolutions du commerce et de la distribution : faits et chiffres 2019 – FCD.
Les métiers de la filière apicole
De la fleur au pot de miel – gelée royale – propolis – pollen
La qualité des produits de la ruche découle d’un long processus au cours duquel différents acteurs interviennent de la production à la commercialisation